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C’est bientôt la fin de mon voyage en Birmanie.
Un des derniers articles sur ce pays est sous forme de pensée pour Kassim mon chauffeur taxi-moto de Moulmein (mawlamyine) capitale de l’état Môn que j’ai rencontré le 26 février dernier.
« Mon » chauffeur ne veut pas absolument pas dire que Kassim était à mon service, mais plutôt que j’avais, au fil des quelques jours passés à Moulmein, pris l’habitude d’appeler Kassim au téléphone, parfois plusieurs fois par jour, pour recourir à ses services de taxi-moto pour mes déplacements dans Moulmein. Il me répondait systèmatiquement « …Yes Sir, I come… ».
J’ai rencontré Kassim par hasard au coin d’une rue en fin de journée après le coucher du soleil, il m’a abordé pour me proposer de me conduire.
Kassim est un birman musulman de 47 ans qui est parti à 23 ans pour se construire un meilleur avenir en Malaisie en travaillant entre autre dans des restaurants durant 22 ans. Depuis 3 ans il est rentré au pays à la demande de sa mère qui le voulait auprès d’elle.
En le questionnant un peu, il me confia qu’il avait été heureux de sa situation en Malaisie et qu’il s’était fait de nombreux amis. Depuis il essaye de gagner sa vie en déplaçant des clients sur le siège arrière de sa moto à Moulmein pour des courses aux environs de 1’000 à 3’000 kiats (soit 0.80/2.40€).
Un soir, en me reprenant au centre de la ville au bas de la pagode Kyaik Tan Lan pour retourner à mon hôtel, il me proposa de faire un détour par sa famille pour y être présenté et assister au gâteau d’anniversaire des huits ans de sa nièce. J’ai donc passé un moment au sein de cette famille à partager le gâteau et un moment de joie. Puis sur le retour, sur la promenade en front de mer, il m’offrit un jus de sirop de canne qu’il disait aimer boire.
Mais au-delà de ces moments particuliers, j’ai ressenti, malgré le peu de contact que j’ai eu avec Kassim, à travers de petites choses et de courts échanges, quelqu’un de sensible, réservé, honnête et consciencieux dans son travail. C’est peut-être très commun comme caractère, mais cela m’a touché. Particulièrement en connaissant sa trajectoire partagée entre une longue expatriation puis un retour contraint au pays. Une vie de rupture difficile pour tous les émigrés.
Le savoir célibataire à son âge dans un entourage familial de frères et soeurs mariés avec des enfants m’a un peu attristé et j’ai eu l’impression d’entrevoir une certaine tristesse dans son regard. J’espère m’être trompé.
La seule chose que j’ai pu lui dire et lui répéter en le quittant est que j’espérais qu’il se mari dans l’année à venir (à mon retour peut-être). En me disant que quelqu’un de gentil et doux comme lui méritait de rencontrer et de faire le bonheur d’une femme et d’une famille. Il m’a répondu « Inch’Ahlla ».
A Kassim, chauffeur taxi-moto à Moulmein (mawlamyine). A droite sur la photo.
It’s almost the end of my trip to Burma.
One of the latest articles on the country’s form of thinking for Kassim my motorcycle taxi driver Moulmein (Mawlamyine) capital of Mon State that I met on 26 February.
« My » driver does not absolutely say that Kassim was in my service, but I had, over the past few days in Moulmein, the habit of calling Kassim the phone, sometimes several times a day, to use his motorcycle taxi service for my travels in Moulmein.
I met by chance Kassim at a street corner in the evening after sunset, he approached me to offer me a ride.
Kassim is a Burmese Muslim of 47 years who left 23 years to build a better future by working in Malaysia among others in restaurants for 22 years. For 3 years he returned home at the request of his mother, who wanted to her.
He told me he was happy with his situation in Malaysia and he had made many friends. Since he tries to earn a living by moving customers into the back seat of his motorcycle in Moulmein for races ranging from 1,000 to 3,000 kiats (ie 0.80 / € 2.40).
One night by taking me to the center of the city at the bottom of the pagoda Kyaik Tan Lan, he asked me to make a detour by his family to be presented and attend the birthday cake of the eight years of his niece. So I spent a while in this family to share the cake and a moment of joy.
But beyond this particular moment, I felt, despite little contact I had with Kassim through small things and short exchanges, someone sensitive, reserved, honest and conscientious in his work . That may be very common as a character, but it touched me. Especially knowing its shared path between a long expatriation and a forced return. A shared life difficult for all emigrants.
The unmarried know his age in a family circle of married siblings with children saddened me and I felt a certain sadness in his eyes.
The only thing I could say it and repeat it by leaving is that I hope that husband in the coming year. Telling me that someone nice and gentle as he deserved to meet and make the happiness of a woman and a family.
To Kassim, driver-motorcycle taxi to Moulmein (Mawlamyine). To the right on the photo.
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