« Plus que jamais, les murs se sont mis à raconter le désarroi,
la révolte et les espoirs d’une cité traumatisée… »
En traversant le quartier d’Exarchia à Athènes on quitte la Grèce antique, la grâce de la Venus de Milo, les gigantesques colonnes en marbre du Parthénon encore debout sur l’acropole et on entre de plain-pied dans un délire de peintures, et de graffiti.
Dans ce quartier se trouve le cœur anarchiste de la Grèce. Ici cohabitent des anarchistes, des étrangers, des familles, des étudiants, des intellectuels et des artistes.
La plupart des habitations n’ont pas été rénovées depuis longtemps, beaucoup de façades s’effritent. La police n’ose se risquer dans le quartier. Exarchia et ses graffitis semblent être une synthèse d’une génération de frustration, de crise, de chômage, de défiance vis-à-vis de l’État, avec des questions et des réponses.
Ici il faut marcher prudemment et éviter les mobiliers et divers objets qui sont lancés à travers les fenêtres. J’ai donc appris rapidement à raser les murs plutôt que d’utiliser le milieu des rues. Les seringues pour le shoot du matin sont déjà prêtes à la vente, alignées sur des escaliers sales donnant sur le trottoir.
« Les murs parlent : tags, graffitis, fresques murales, pochoirs et affiches ont redessiné le paysage urbain, au point de faire de la ville une des capitales du street art (comme Brookling à New York). Le phénomène a pris une ampleur inégalée depuis la crise de 2008. Plus que jamais, les murs se sont mis à raconter le désarroi, la révolte et les espoirs d’une cité traumatisée par une crise économique et sociale qui n’en finit pas. Politique par essence, l’art urbain existait évidemment avant la crise. «
Athènes, Graffiti City.
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