En gros l’idée est que Michael mette en confiance les personnes dont j’aimerais faire le portrait et que pour ma part je cadre et déclenche la photo au meilleur moment possible. L’avantage est que ces portraits seront plus faciles à réaliser avec le consentement des intéressés.
Première étape, devant le buffet roulant d’un jeune vendeur de rue de 24 ans qui propose des poissons et poulpes frais à cuire accompagnés de maïs et cacahouètes. Ce jeune homme en travaillant seul dit avoir un revenu net d’environ 120$/jour. Ce qui est un bon revenu pour ce type d’activité. Il ne paye pas de taxe à stationner dans la rue entre deux voitures. Sa voisine de la roulotte d’à côté elle annonce un revenu net plus modeste de 30$/jour environ. Elle vend des légumes épicés auxquels je résiste sans problème. A côté d’elle un vendeur de journaux qui sont étalés sur une grande table,
timide, il ne dit rien et observe, en se prêtant sans problème au ”jeux” de photo-portrait. À côté de lui un jeu gardien de sécurité Zin Min feuillette un journal en nous regardant amusé.
Puis nous remontons la rue Bo Soon Pat Street en partant de l’angle de rue avec celle de Bo Gyoke Road en faisant des arrêts régulier devant les vendeurs ambulants ou les petits commerces de nourriture. Nous passons devant une femme en bleue qui se prête avec quelques réticences à la photo et qui n’est pas très amie avec le sourire. Quelques moinillons ayant finis la quête de la journée regroupent les offrandes pour rapporter le fruit de leur récolte au monastère.


Deux gamins juste à côté qui sont beaucoup plus coopératifs et un peu timides rigolent de la situation. La petite fille en rouge à le visage bien protégé par le tanaka. Elle est vraiment adorable avec son insouciance enfantine. Nous arrivons à un autre stand de friture avec une femme qui nous montre un article de journaux qui lui a été consacré avec son portrait en plein page ! Le barbier d’à côté ne se laisse pas distraire et continu de raser, imperturbable, son client. Nous arrivons devant un stand constitué d’un simple panier sur son support. Son propriétaire de type indien avec un signe reconnaissable d’un gros bouton au-dessus d’une narine, a un regard très expressif et rempli de gentillesse.
Ces gens la sont tout à la fois le cœur et l’esprit de cette ville ici autant qu’ailleurs. Si les villes ont une âme c’est simplement à travers ces gens que cette âme existe et perdure. Beaucoup des gens photographiés durant cette promenade ont été hésitants voir refusants à se laisser photographier à la première approche. Mais cette réticence venait essentiellement de la gêne et la timidité à partager leur image.
D’autres comme ce musulman rondouillard et sourieur dont la longue barbe “poivre et sel” se détache sur sa tunique blanche. Ou son coreligionnaire arborant un sourire pétillant et malicieux avec une barbe assez similaire, et les lèvres légèrement teinté de rouge.Ces visages tous tellement différents nous montrent à quel point Yangon est cosmopolite. Sa population est un mélange d’indiens, de pakistanais, de tamouls, de chinois et de bien d’autres. Tous ces gens ont un métier de rue simple. Mais on sent en eux la fierté d’avoir un travail et une place dans la rue et dans cette ville. Puis c’est autour d’un jeune teint en blond qui sourit si fort que ses yeux se referment par la tension de la peau sur le visage. Adorable sourire aussi que celui-ci. Puis c’est autour du casseur de verre. En fait, j’ai mis quelques minutes à comprendre son travail, mais maintenant c’est clair, il vend des lames qui servent à couper le verre. Mais son sourire bordé de deux rangées de dents jaunies par un nourriture très épicée est irremplaçable. Son magasin se résume à un petit carré de tissu à même le trottoir sur lesquel il a disposé quelques produits en vente.
Le sentiment qui ressort le plus de ce début de tentative d’ inventaire photographique c’est la diginité. La dignité de tous ces gens composant une sorte de puzzle géant et hétéroclite de cette ville de Yangon. Et plus que la dignité encore une sorte de noblesse.
Vient enfin le tour de la demoiselle en robe verte. Le plus beau sourire de la journée mais pas facile à prendre cette photo tant celle-ci s’y refuse avant de céder in extremis à la tentation. Nous abordons maintenant le marché au épices. Ce marché est très ancien. Le premier sur les abords extérieurs a se préter à la photo est un monsieur en jaune avec les dents rouges brunâtres et un regard incroyable et pétillant.
Portraits de Yangon (1).
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Comment
Merci de cette belle promenade au milieu de ces gens dignes et qui donnent envie de sourire à notre tour !