Ils et elles ont entre 17 et 30 ans et font partie de la « génération Z », terme globalisé pour définir la dernière tranche d’âge à avoir atteint le stade de la maturité politique. Ici, ce sont des rebelles nés. Trop jeunes pour avoir connu les régimes militaires précédents et les sanglantes répressions de 1988 et 2007, ils ont grandi dans l’atmosphère enivrante du processus démocratique enclenché il y a tout juste dix ans, après que la junte au pouvoir a procédé, en 2011, à son « autodissolution » – mettant ainsi fin à quarante-neuf ans de dictature.
Le coup d’Etat du 1er février et l’image du grand retour en arrière que cette reprise en main militaire symbolise, les jeunes de la « Gen Z », comme on dit en Birmanie, ne sont pas prêts de le digérer.
Ce sont eux qui sont sur la ligne de front de l’insurrection pacifique en cours contre la redoutable et redouté « tatmadaw » (« forces armées ») : « Je suis à la tête d’un petit groupe d’une trentaine de personnes », explique, au téléphone et dans un anglais parfait, Kyaw ; « Si, demain, l’armée coupe Internet et nous empêche de nous organiser sur une plus grande échelle, j’ai déjà prévu des lieux de regroupement afin de continuer la lutte. » Fils de militaire, il relate être fâché avec son père, précisant : « On n’est pas d’accord sur nos visions politiques respectives. »
Journal Le Monde, parution en ligne 15 février 2021
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Perfection et Absolu !