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Quand on débarque sur le marché aux poissons de Sittwe après son petit déjeuner, on pénètre réellement dans un autre monde. On s’éloigne des odeurs subtiles de confiture, de café et de jus de fruit.
Tous les sens sont alors sollicités, bousculés en même temps.
Après avoir passé les stands des légumes et des fruits, derniers bastions de l’air respirable, l’odeur s’amplifie en se rapprochant des « étals » ouverts de poissons. On progresse à travers le marché sur un sol boueux et gluant, mélange de jus et de déchets de poisson. On se faufile à travers une foule dense d’acheteurs en essayant de garder les pieds « au sec » et éviter les flaques. Les poissons sont posés sur un vague plastique posé sur un long étal de pierre aussi sale que le sol. Puis, si on dépasse le marché ouvert et on arrive au marché couvert et obscure qui est une réplique du premier mais sans la lumière pour voir la saleté et l’insalubrité, puis enfin on arrive sur le quai de déchargement.
On peut alors reprendre sa respiration avec un grand bol d’air frais et sécher sa transpiration par la légère brise de mer. Les bateaux, parfois de simples embarcations de bois, se relayent sans cesse aux endroits de déchargement, comme partout en Birmanie, tout ce fait par la force des bras.
En sortant du marché on a l’impression que cette odeur forte de poisson nous poursuit encore. En réalité elle s’est imprégnée jusque dans les sillons des semelles de chaussures qui faudra décrasser sous le robinet.
Mais le marché aux poissons de Sittwe c’est aussi et surtout une splendide galerie de portraits, une réflexion incontournable sur la dureté et l’endurance du travail des pêcheurs et de ceux qui déchargent, portent, déversent, emballent, parfois des enfants, dans des sacs de toiles le produit de la pêche. Pour gagner quelques milliers de Kiats par jour, l’équivalent de dix dollars US.
On revient alors à une certaine humilité.
When we arrived on the Sittwe fish market after breakfast, we actually enters another world. We leave the subtle scents of jam, coffee and juice.
All the senses are then solicited, jostled together.
After spending the stands of vegetables and fruits last bastions of breathable air, the smell is amplified by approaching the « stalls » open fish. It progresses through the market on a muddy and slippery ground, juice mixture and fish waste. It weaves through a dense crowd of buyers trying to keep our feet « dry » and avoid the puddles. The fish are placed on a plastic wave posed on a long stall stone as dirty as the ground. Then, if you exceed the open market and we arrive at the cover and obscure market which is a replica of the first but without the light to see dirt and unsanitary, and finally we arrive at the loading dock.
We can then take a breath with great fresh air and dry his sweating by the light sea breeze. The boats, sometimes simple wooden boats, take turns continually to the loading stations, as everywhere in Burma, while thus by force of arms.
Leaving the market it seems that this strong fishy smell still pursuing us. In reality she is impregnated into the grooves of the shoe soles that will polish up under the tap.
But the fish market in Sittwe is also and especially a splendid portrait gallery, an essential reflection on the hardness and endurance of the work of fishermen and those who unload, carry, pour, pack, sometimes children, in canvas bags the fishery product. To earn a few thousand Kiats per day, the equivalent of ten US dollars.
It then returns to some humility.
2 Comments
Beau texte!
merci Blaise…..