A Bangkok trois familles squattent depuis plusieurs années des parties brisées de fuselages d’avions délaissés par un riche collectionneur.
La petite histoire raconte qu’un riche thaïlandais passionné d’aviation aurait provisoirement parqué sa collection d’aéronefs « grands formats » sur son terrain de Bangkok.
La suite de l’histoire est à imaginer. Trois familles sans domicile ont rapidement squattés les lieux. Cet endroit est devenu même une sorte de curiosité touristique et ces familles se sont mises à exploiter le filon en faisant payer des droits d’entrée pas très réglementaires. J’ai profité de mon escale de Bangkok vers l’Inde de vingt quatre heures pour visiter cette curiosité, prendre quelques photos et voir quel intérêt « esthétique » en tirer. Je me suis donc présenté au portail principal bien cadenassé de « la résidence » et compte tenu la chaleur accablante en ce milieu de journée,

je n’ai tenté aucune négociation sur un rabais éventuel du ticket d’entrée, payant ainsi les 200 baths. Ces squatters avec le temps semblent s’être aménagés des logements plus accessibles et plus confortables en utilisant des moitiés de fuselage comme toit à la manière de petits hangars à hublots. Pour accéder à l’intérieur des épaves il faut grimper sur des pneus de trains d’atterrissage disposés aux « entrées » puis se hisser vers la cabine. Il reste encore dans certaines parties de carlingues des vestiges de matelas.
L’exploration de ces débris est surprenante, c’est un peu comme visiter l’épave du Titanic en imaginant la période fastueuse, les pilotes dans leurs cockpits, les hôtesses remontant les longs couloirs avec leurs chariots,
et ces magnifiques avions transportant des milliers de passagers en survolant les continents et les océans. Ce qui est intéressant c’est la transposition de ces avions dans un contexte urbains hors des parkings, des pistes, des taxiway et des zones d’aéroport. Ici, sur ce terrain vague, ils ont été brisés, tagués, démontés, désossés, vandalisés, réaménagés, recyclés, rouillés par les intempéries, jusqu’à en perdre leurs identités.

Le cimetière d’avion à Bangkok.
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