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Les orphelines du monastère de Kyaikthanlan Pagoda Street.
Parfois l’expérience photographique s’efface pour laisser place à l’expérience humaine. Celà a été le cas plusieurs fois lors de mon séjour à Moulmein (Mawlamyine) qui s’achève demain.
Le hasard de la rencontre. La vie est du hasard.
Dans une promenade improvisée dans le vieux quartier de cette ancienne ville coloniale, capitale de l’état Môn, à la recherche de son âme d’antant et de ses restes d’architecture coloniale, je suis « tombé » sur un moine assez âgé qui me proposa sans détour de rentrer dans son monastère dissimulé ou boût d’une ruelle.
Je suis assez friand d’image de moines que j’aime faire et je le suivi sans discuter.
Arrivé au premier étage qui semblait servir entre autre d’école pour les pensionnaires, 6 ou 7 fillettes arrivèrent, et après m’avoir proposé de m’assoir sur le sol, un moine « professeur » m’expliqua avec très peu de mots d’anglais que ces fillettes de 8 à 15 ans étaient orphelines.
Dans les secondes qui suivèrent j’étais encerclé par ces petites filles qui me prenaient les mains, se serraient contre moi, posaient leurs mains sur mes jambes me tenaient les bras. J’ai tout de suite ressenti à quel point l’absence de parents, le manque affectif irremplaçable que peut être une mère et un père malgré l’affection des moines pour ces enfants débordaient comme un grosse vague sur moi en l’espace de quelques minutes.
J’étais littéralement envahi par cette vague affective, que je n’ai jamais ressenti auprès d’enfants, autant ce monde m’est un peu inconnu faute de pratique. J’ai eu l’impression que je venais d’être le père de ces 6 fillettes en quelques minutes.
Je suis resté pour manger pendant que les deux moines et les 6 ou 7 fillettes me regardaient, me resservaient en riz, poulet et thé jusqu’à l’épuisement de mon estomac.
Le moine professeur me demanda si je revenais demain, plus sous forme d’affirmation que d’interrogation. Très surpris et ému et ayant du mal à dire non, je lui précisais, qu’avant de quitter Moulmein, je reviendrai au monastère des enfants orphelins ( env. 50 filles et 40 garçons).
J’ai donc demander à mon chauffeur taxi-moto de m’y conduire demain et de me déposer auparavant au marché central où je sens que je vais avoir de la peine à trouver des cadeaux qui puissent correspondre aux attentes de petites filles de 8 à 15 ans.
La vie comme la photographie découle d’une grande part de hasard. Le voyage intérieur qu’on espère parcourir se fait aussi au hasard des rencontres et des émotions qu’elles déclenchent.

Oprheline Moulmein
Orphan monastery Kyaikthanlan Pagoda Street.
Sometimes the photographic experience fades to give way to the human experience. This has been the case several times during my stay in Moulmein (Mawlamyine), which ends tomorrow.
The chance of the match. Life is random.
In an impromptu walk through the old quarter of this old colonial city, the capital of Mon State, in search of its soul of yesteryear and remains of its colonial architecture, I « fell » on an elderly monk offered me squarely back in its hidden monastery or end of a lane.
I’m quite fond of monks image I like to do and I followed without question.
Arrived on the first floor which seemed to serve between other school for boarders, 6 or 7 girls came and after me propose to sit on the floor, a monk « teacher » told me with very few words of English these girls 8 to 15 years were orphans.
Within seconds I was surrounded by suivèrent those little girls who were my hands, huddled against me, laid their hands on my legs held my arms. I immediately felt how the absence of parents, the irreplaceable emotional deprivation that can be a mother and a father despite the condition of the monks for these children overflowed like a big wave on me in the space of a few minutes.
I was literally overwhelmed by this emotional wave that I have never felt with children, as this world is to me a bit unknown for lack of practice. I felt I had to be the father of the 6 girls in minutes.
I stayed to eat while the two monks and 6 or 7 girls looked at me in store for me in rice, chicken and tea until the completion of my stomach.
The monk teacher asked me if I came back tomorrow as more affirmation that question. Very surprised and excited and have trouble saying no, I stated to him, before leaving Moulmein, I will return to the monastery of orphaned children (approx. 50 girls and 40 boys).
So I ask my motorcycle taxi driver to take me tomorrow and lay before me at the Central Market where I feel like I’m having difficulty in finding gifts that can match the expectations of girls from 8 to 15 years old.
Life as photography stems from a large element of chance. The inner journey that we hope will go also in chance encounters and emotions they trigger.
6 Comments
Bravo pour cet article qui me touche tout particulièrement ! Très touchant !
Bravo aussi pour ce magnifique partage de ton voyage que j’apprécie énormément ! Tes articles sont très prenant et intéressants sans parler de tes magnifiques photos ! Mes félicitations Deborah
Magnifique article ! Bravo
Oui bouleversant ! trop choupettes ces petites !
Merci de faire une donation de ma part au monastère.
Merci Deborah, j’apprécie ton avis d’autant plus que c’est un moment qui m’a beaucoup touché. J’y retourne demain avant mon vol pour Yangon.
Je le ferais …promis
J’ai fait une petite donation et quelques cadeaux aux filles en passant au marché de Moulmein.
Pas facile comme opération, j’ai jamais fait çà. J’ai donc parcouru rapidement (planning serré avec le vol) les allées du marché, j’ai demandé conseil à la vendeuse d’un petit magasin pour des pinces à cheveux que j’ai acheté, bracelets et autres fantaisies. Puis fait une provision de trousses pour mettre des crayons,et acheté un bloc de cahiers et stylos….chargé tout ça sur la moto du taxi et en route pour le pensionnat. Un fois la-bàs impossible de retrouver la ruelle de ce petit monastère, j’ai arpenté tout le quartier un bon moment et j’ai fini par trouver !!! L’accueil fût du niveau de la difficulté à les retrouver.